Section six Section six
En raison de la grande popularité du World Wide Web, les utilisateurs d'Internet ont manifesté un grand enthousiasme pour le langage HTML (HyperText Markup Language), le langage informatique textuel qui permet de créer des documents WWW. Howard Harawitz a entrevu la possibilité de concevoir un logiciel qui aiderait les utilisateurs à créer des documents HTML chez eux aussi facilement qu'ils utilisent les macros de WordPerfect. Ce logiciel s'appelle HTML Assistant, et il est disponible depuis avril 1994.
HTML Assistant est en fait un petit logiciel de traitement de texte conçu pour insérer des codes HTML dans des fichiers-texte. Comme de nombreux codes sont nécessaires à la confection des documents WWW, il est beaucoup plus facile de créer ceux-ci si on dispose d'un logiciel qui manipule automatiquement tous ces codes. Depuis sa venue sur le marché, le HTML Assistant a été cité dans plusieurs magazines : The Internet Business Journal, PC Computing, ComputerLife, PC Week, PC Magazine et Esquire. L'entreprise a débuté d'une façon classique :
<< J'ai commencé avec un ordinateur dans un bureau, dans mon sous-sol et, grâce au réseau global qu'est Internet, je dirige maintenant une entreprise qui emploie plusieurs personnes et qui présente un fort potentiel de croissance >>, déclare Howard. << Nous travaillons sur d'autres produits, et je suis présentement à la recherche de partenaires et d'investisseurs. >>
De jour, Howard travaillait comme professeur de technologie informatique dans un collège communautaire, et il avait une grande expérience à titre de conseiller en programmation Windows. Lorsqu'il a commencé à écrire ses propres documents WWW, il a constaté avec surprise qu'il n'y avait pas d'éditeur HTML convenable pour Windows.
<< Je crois que cela s'explique par le fait que la plupart des programmeurs sur Internet travaillent sur UNIX, et, d'après ce que j'ai pu voir, la plupart d'entre eux considèrent Windows comme l'équivalent informatique de la poutine >>, souligne Howard.
Il a donc entrepris de concevoir le HTML Assistant (surtout afin, selon ses dires, d'éviter sa parenté lors des fêtes de Noël). Bien qu'il ne visait pas, au départ, à faire de l'argent avec ce projet, Howard savait bien qu'il avait à sa disposition le réseau de distribution le plus efficace au monde : Internet. Il a donc archivé son logiciel dans de nombreux sites sur le Net, et il a affiché des communiqués de presse à son sujet. Il a fallu peu de temps pour que le HTML Assistant commence à susciter la curiosité. Et lorsque quelqu'un trouve un produit utile sur Internet, la rumeur se répand rapidement.
<< Nous avons distribué directement une version contributive du HTML Assistant, version que les intéressés pouvaient télécharger gratuitement et utiliser à leur guise. Lorsque le logiciel a gagné en popularité, j'ai constaté qu'il était possible de faire de l'argent, et j'ai alors fait de la publicité pour une version commerciale, appelée HTML Assistant Pro, qui offre des fonctions que la version contributive ne possède pas. Avec la version commerciale, les utilisateurs disposent d'une fonction de création automatique de pages, ils ont la possibilité d'effacer les marques HTML du texte, ils ont plus d'options de conversion et ils ont droit aux mises à niveau >>, ajoute Howard.
<< Les ventes de la version commerciale ont augmenté très rapidement depuis décembre 1994. Notre clientèle compte des grandes sociétés, des gouvernements, des universités et des instituts de recherche partout dans le monde. >>
Howard est réticent à parler chiffres, mais, ajoute-t-il :
<< Il suffit de savoir que plusieurs familles pourraient vivre confortablement avec les revenus que nous prévoyons (principalement grâce à l'exportation) pour la présente année.>>
Brooklyn North Software Works
par Roswell James, propriétaire
<< En août 1993, j'ai établi une librairie électronique sur le Gopher de mon fournisseur Internet, afin de permettre aux utilisateurs de pouvoir accéder à la librairie à partir de n'importe quel point sur Internet, d'en consulter le catalogue ou de commander des livres directement. Nous avons également commencé à tenir une liste de diffusion que nous tenons à jour à notre magasin, afin d'annoncer mensuellement les nouveautés et les << spéciaux >> du mois.<< Au tout début, les ventes ont été décevantes. En effet, la demande de renseignements au sujet de notre service était beaucoup plus forte que la vente de livres. L'augmentation des ventes était très faible. Puis, à partir de janvier 1994, nous avons finalement connu un grand changement. Pendant les neuf mois suivants, même durant la partie la plus creuse de l'année (l'été), nos ventes ont doublé. J'ai étudié attentivement ce changement, et je peux affirmer que cette augmentation était due en grande partie au fait que nous faisions affaires sur Internet. >>
<< J'ai reçu, à titre d'utilisateur d'Internet, beaucoup de publicité non sollicitée par courrier électronique, ce que je n'ai pas beaucoup apprécié. Cela m'a aidé à mettre au point notre façon d'utiliser Internet. Nous avons donc décidé de faire de la publicité << passive >>, c'est-à-dire que le client est mis au courant de nos services seulement s'il le désire. Nous avons utilisé notre signature électronique pour avertir les intéressés que nous avions une liste de diffusion, puis nous attendions que les clients s'y inscrivent. Cette stratégie a bien fonctionné. Au cours des cinq premiers mois qui ont suivi la mise en place de ce service, nous avons eu, en moyenne, de deux à cinq nouvelles inscriptions par jour. Pendant tout ce temps, seulement trois personnes ont demandé que leur nom soit retiré de la liste. Lorsque nous envoyons notre publicité mensuelle aux personnes qui sont sur notre liste de diffusion, nous indiquons très clairement qu'elles peuvent s'en retirer en tout temps. >>
<< Cette tendance se poursuit encore. Nous sommes maintenant arrivés à un point où nous avons commencé à explorer de nouvelles façons de gérer notre base de noms. Nous pensons mettre notre liste de diffusion sur un serveur automatisé de listes, ce qui permettra aux clients de discuter, par courrier électronique, avec nous et avec les autres clients au sujet des livres d'informatique. Quant aux clients qui avaient décidé de ne plus se prévaloir de notre service, nous avons communiqué avec eux afin de savoir pourquoi. Les réponses étaient presque invariablement les mêmes. Soit qu'ils fermaient leur compte Internet, soit qu'ils déménageaient et avaient modifié leur adresse électronique. >>
<< Nous avons également décidé que notre présence sur Internet était pour le long terme. Nous n'avons donc pas véritablement connu d'augmentation rapide et immédiate des ventes. Nous explorons toujours de nouvelles avenues pour atteindre les clients, mais nous ne marcherons sur les pieds de personne pour ce faire; nous voulons plutôt que notre service soit connu de bouche à oreille, si l'on peut dire, par courrier électronique. Les résultats sont en train de prouver que notre stratégie est la bonne. >>
Roswell Computer Books
Question: Comment un étudiant diplômé en océanographie peut-il faire un peu d'argent sur Internet?
Réponse: Il devient concepteur de pages d'accueil sur le World Wide Web.
C'est ce qu'a fait Mark Allen, un étudiant diplômé en océanographie à l'université de Colombie-Britannique. En 1994, Mark a pris conscience de l'essor que prenait Internet et de l'intérêt que les compagnies commençaient à manifester pour le World Wide Web. Ces compagnies n'avaient nul besoin d'être convaincues que l'utilisation du Web était une bonne chose pour les affaires, mais elles n'avaient pas les connaissances requises pour le faire.
Mark était responsable des pages Web du département d'océanographie; il avait donc l'expérience requise pour les élaborer. Lancer une entreprise dans ce domaine consistait alors à attirer quelques clients initiaux.
<< En fait, si on peut faire des affaires au téléphone ou par télécopieur, le WWW est le meilleur moyen d'atteindre un vaste marché sans devoir investir des sommes importantes en publicité dans les grands journaux >>, selon Mark.
Il a donc tiré avantage de l'une des principales caractéristiques d'Internet, à savoir que ce réseau profite le plus aux petites entreprises. Le Net leur permet en effet d'accéder à des marchés qu'il leur serait impossible d'atteindre par des méthodes classiques.
<< J'ai surtout travaillé, jusqu'à présent, pour des petites entreprises qui ont entrevu les possibilités d'Internet et qui désirent faire de la publicité auprès d'un large auditoire, à faible coût. >><< Internet, c'est une technologie relativement nouvelle, et beaucoup de personnes en sont encore à maîtriser les rudiments >>, ajoute Mark. Mais il mentionne également les statistiques au sujet d'Internet, et notamment du World Wide Web. << Il y a presque un millier d'entreprises sur le Web actuellement, et ce nombre atteindra plus de 2 000 d'ici l'été (1995). >>
<< Grâce à Internet, j'ai pu lancer ma propre entreprise, faire connaître mes services et solliciter de nouveaux clients, et ce, avec une efficacité incroyable. >>
Mark est l'un des nombreux entrepreneurs qui ont constaté que quelques aptitudes techniques saupoudrées de créativité peuvent ouvrir bien des portes.
<< Mettre au point un bon site prend beaucoup de temps, mais une fois qu'il est en place, il offre la possibilité de générer des revenus fort substantiels. C'est pourquoi les services qu'offre mon entreprise sont si précieux. >>
Comme c'est le cas pour de nombreux entrepreneurs sur Internet, Mark est réticent à dévoiler ses revenus réels.
<< Nos services ont suscité un fort intérêt. Les gens aiment l'idée d'engager une entreprise qui s'occupera de leur présence sur Internet, surtout parce qu'ils sont très soucieux de l'image qu'ils y projettent. Cela représente donc de bons débouchés pour nous. >>
Templeton Information Systems
Vancouver, BC
KPMG est le plus important cabinet de comptables-conseils au Canada, et il a pris le train Internet à la mi-février 1995. Cette entreprise présente une nouvelle façon de concevoir la technologie des réseaux, à savoir qu'ils peuvent servir à autre chose que faire un coup d'argent rapide.
<< Bon nombre de nos clients sont des entreprises de taille moyenne, et ce sont ces entreprises que nous voulons atteindre par notre présence sur le World Wide Web >>, déclare Randall Craig, un représentant de KPMG. << Notre objectif est de renforcer l'image de KPMG comme entreprise progressiste, fournissant des renseignements utiles aux entreprises où qu'elles soient. >>
Cette approche reflète la vision nouvelle des entreprises qui est diffusée par Internet, où la chose la plus importante que vous pouvez faire est tout simplement d'être présent, et d'être utile. Et KPMG est assurément utile. Parmi les services offerts dans sa page d'accueil Web, les utilisateurs peuvent obtenir des renseignements sur les budgets provinciaux et fédéral 1995, le conseil fiscal du jour pour les entreprises canadiennes, un bulletin à l'intention des entrepreneurs et des gestionnaires-propriétaires, et bien davantage. On ne sera pas surpris d'apprendre que le service le plus populaire sur ce site est le conseil fiscal du jour pour les entreprises canadiennes.
<< Des milliers de personnes différentes visitent notre site chaque mois, et la plupart d'entre elles vont directement aux conseils fiscaux >>, ajoute Randall.
<< Ce service a obtenu un vif succès chez les utilisateurs d'Internet. >>Toutefois, ces milliers de visiteurs, chaque semaine, ne sont rien en comparaison du nombre de personnes qui ont visité le site KPMG à l'occasion du budget fédéral. << Le 27 février, nous avons placé le budget fédéral sur notre site, et dans les 36 heures subséquentes, nous avons reçu 45 000 appels. >>
En fournissant des services utiles à la communauté Internet, KPMG réalise graduellement son objectif, qui est de renforcer son image d'entreprise progressiste. << Nos concurrents ne font qu'offrir des brochures et des documents publicitaires sur leur site Web, mais lorsque vous avez lu une brochure une fois, vous n'avez plus d'affaire à la lire. Nous mettons constamment à jour nos sources d'information, de sorte que les utilisateurs d'Internet trouvent toujours quelque chose de nouveau sur notre site >>, précise Randall.
L'absence de documents publicitaires agressifs est plutôt remarquable sur le site de KPMG, ce qui renforce l'idée que la valeur véritable d'une présence commerciale sur Internet ne réside nullement dans le fait d'en faire un point de vente.
KPMG
DISCscribe est une entreprise de Frederiction qui se spécialise dans les communications numériques. Elle exploite des serveurs World Wide Web et Gopher, et produit des documents électroniques, en direct et en différé, qui peuvent contenir du texte, des images numériques, des fichiers audio, de la musique, du vidéo et de l'animation; ces documents fonctionnent sur les ordinateurs personnels, les appareils Macintosh et le matériel Unix. DISCscribe offre divers services touchant Internet : documentation, multimédia, concepts et formation.
Non seulement DISCscribe offre-t-elle des services sur Internet, mais le travail est effectué par des employés résidant dans au moins trois provinces différentes.
<< Grâce à Internet, tout le monde travaille chez soi, dans trois provinces différentes >>, explique George Butters. << En août dernier (1994), notre entreprise ne comptait qu'une personne, mais nous avons maintenant plusieurs employés à plein temps (un cybraire [l'équivalent cybernétique du libraire], un traducteur, un rédacteur de pages HTML et illustrateur, un auteur de texte HTML et directeur général, un programmeur et deux employés à temps partiel et à contrat). >>
Internet est idéal pour le type d'activités dans lesquelles DISCscribe s'est spécialisée, car presque tous ses produits peuvent être transmis par voie électronique. En cette ère de l'information, c'est le fait de beaucoup d'entreprises, et Internet leur permet de livrer efficacement leurs produits électroniques.
George écarte tout à fait l'idée selon laquelle Internet est une manne qui tombe du ciel. << Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de petits trésors qui gisent ici et là. Toutefois, pour les atteindre, nous travaillons dix-huit heures par jour, sept jours par semaine, mais, en date d'hier soir (25 mars 1995), nous avions plus de six cents entreprises énumérées sur notre serveur. L'été dernier (1994), ce nombre était de six. >>
Cette augmentation des affaires est apparente dans les sources de revenus de DISCscribe.
<< Je peux vous dire ceci, >> ajoute George, << le pourcentage de nos revenus provenant de nos activités liées à Internet est passé d'environ 5 p. 100 l'été dernier (1994) à environ 65 p. 100 aujourd'hui (mars 1995). >>
Nul doute qu'Internet est en train d'atteindre un point de maturité qui permettra aux entreprises d'en tirer une part appréciable de leurs revenus.
DISCscribe
Parmi les entreprises qui manifestent leur présence sur Internet se trouve une station de radio d'Ottawa, la station << The Bear >>, à l'indicatif 106,9. Cette station offre des émissions qu'on ne retrouve pas ailleurs, notamment << Sunday Night Sex with Sue >>, une tribune téléphonique qui traite de sexualité.
Le site World Wide Web de la station offre divers types d'information, y compris un menu offrant plusieurs services : le << Bear Night Prowler Guide >> (guide des concerts et des activités culturelles dans la région d'Ottawa), les << Music News >> (nouvelles et rumeurs dans le monde merveilleux de la musique), et bien davantage.
Marisa Golini (directrice des nouvelles) est à l'origine de la présence de la station 106,9 sur Internet, tâche qui a été plus aisée qu'on pourrait le croire.
<< J'ai été chanceuse, car tous les membres de la haute direction étaient enthousiasmés par la technologie Internet >>, déclare Marisa. << À notre station, ce sont les cadres qui naviguent sur le Net, et ce sont les disc jockeys qui connaissent peu ou pas Internet. >>
La station a demandé à un fournisseur d'Ottawa d'installer son site sur Internet; ce fournisseur, à l'instar des autres fournisseurs, a été prompt à offrir sur ce site divers services et l'accès à de nombreuses entreprises.
<< Nous avons été la première station de radio commerciale au Canada à avoir un site Internet, ce qui m'a surpris, car une station de radio peut faire tellement de chose avec un tel outil. >>
Dans l'ensemble, Marisa estime qu'une station de radio peut, grâce à Internet, élargir ses services, et pas seulement en faire la promotion.
<< Nous voulons utiliser notre site World Wide Web pour offrir à nos auditeurs des services que nous ne pouvons offrir sur les ondes. Ce qui nous importe principalement est de communiquer avec les auditeurs, afin de leur faire savoir que nous sommes là, à l'écoute de leurs commentaires et de leurs questions. >>
Selon Marisa, la station reçoit chaque jour au moins dix messages par courrier électronique, sur son site Web.
<< Je me fais un devoir de répondre à tous les messages dès qu'ils arrivent >> ajoute-t-elle. << Nos correspondants ont été très impressionnés par la promptitude de nos réponses. >>
La station 106,9 a inauguré son site Web au début de janvier (1995), site qui n'a pas pris longtemps pour être remarqué.
<< Notre fournisseur nous a dit que, en février, nous recevions plus de 400 visiteurs par semaine, >> déclare Marisa. << La réaction a été presque immédiate, et nous avons découvert ce que nos auditeurs voulaient voir sur le Web. Depuis, nous avons créé des renvois vers toutes sortes de sources d'information Internet, comme l'émission X Files, celle de David Letterman et d'autres sites qui offrent des renseignements intéressants sur les groupes et la musique. Notre site Web nous permet d'offrir ce type d'information, ce que nous ne pouvons pas faire sur les ondes, >> ajoute-t-elle.
<< Nous croyons qu'Ottawa est un endroit idéal pour une station radio branchée sur le Web, car c'est une ville axée sur la haute technologie. >> Ce raisonnement s'est avéré juste. Le nombre de visiteurs au site Web de la station progresse constamment, et les auditeurs sont très satisfaits de toute l'information qu'ils peuvent en tirer.Internet s'est également avéré être un outil de recherche très utile pour les journalistes de la salle de nouvelles. << Notre salle de nouvelles est petite, mais grâce à Internet, il nous suffit de cliquer sur une souris pour accéder à l'information. Ce serait comme avoir toute une équipe de journalistes. >>
La station 106,9 envisage d'obtenir une adresse électronique pour Sue McGarvie, l'hôte de l'émission
<< Sunday Night Sex With Sue >>, la plus populaire de la station. << Ce serait juste un autre moyen de communiquer avec nos auditeurs, et de leur permettre de communiquer avec nous >>, déclare Marisa.
En cette ère de l'information, ce n'est pas seulement une autre option, mais c'est une option essentielle.
106.9 FM The Bear
Finlande
Avec ses quarante-huit établissements, Arctia est la plus grande chaîne hôtelière en Finlande. Depuis janvier de cette année, les utilisateurs d'Internet peuvent obtenir de l'information sur les hôtels et réserver électroniquement des chambres. (Le seul inconvénient pour la réservation des chambres est que les utilisateurs d'Internet doivent faire imprimer un formulaire et ensuite le télécopier à l'hôtel. Cette méthode sera bientôt remplacée par un système de réservation entièrement électronique.)
Pour trouver le site Arctia, il a suffi de consulter la section Travel (voyages) du répertoire Yahoo. J'ai découvert qu'il y avait certains avantages à réserver des chambres par l'intermédiaire d'Internet.
"<< Notre page d'accueil WWW offre divers renseignements sur nos hôtels et les services en Finlande, et nous offrons un tarif Internet spécial réservé seulement aux navigateurs du Web. En outre, nous fournirons aux visiteurs de nos pages de l'information touristique sur la Finlande, ainsi que des images et des liaisons connexes. >>
Selon Jarno Tarkoma (jta@mofile.fi), la publicité au sujet de leurs hôtels sur Internet était très bonne, mais il était encore trop tôt pour savoir exactement quels en seront les profits. Il a ajouté qu'Arctia croit fermement que la réservation des chambres d'hôtel sur Internet est appelée à un brillant avenir.
<< Nous croyons qu'Internet sera un outil des plus utiles pour les réservations hôtelières. Nous nous attendons à faire des ventes sur Internet, et notre objectif est d'ajouter des pages WWW pour chacun de nos 48 hôtels. Internet sera un outil de commercialisation lucratif pour la gestion de nos chambres. Actuellement, les coûts de commercialisation pour les réservations internationales sont élevés, et nous espérons qu'Internet permettra de les réduire. Bref, nous croyons qu'Internet deviendra un moyen économiquement viable de réserver une chambre d'hôtel. >>
L'industrie des voyages a été plus lente à répondre à Internet que ce à quoi on aurait pu s'attendre. Et pourtant, s'il est une industrie qui se doit de solliciter ses clients aux quatre coins du monde, c'est bien l'industrie hôtelière. Aucune autre industrie n'a à gagner autant qu'elle d'une commercialisation efficace dans un système mondial de communications qui dessert principalement des utilisateurs éduqués et appartenant à la classe moyenne supérieure.
Les pages Web de la société Arctia ont été conçues avec goût, bien que le téléchargement des photographies numérisées prenne un certain temps. Les photographies des hôtels sont magnifiques et m'ont donné une bonne idée de ce que je verrais si jamais j'allais en Finlande.
Arctia Hotel Partners
C'est à l'Île-du-Prince-Édouard que l'on fabrique des batteries de cuisine comptant parmi les meilleures, et on peut maintenant les commander par Internet. À l'été 1994, la société Paderno Cookware a commencé à envisager la possibilité d'établir un site Internet; à cette époque, elle utilisait déjà une adresse électronique pour l'un de ses employés (Scott). La société trouvait utile ce mode de communication, car les clients pouvaient communiquer avec elle, et Paderno pouvait communiquer avec d'éventuels clients.
<< Paderno envoie beaucoup de brochures par la poste, et nous avons vu Internet comme un moyen d'accéder à un nouveau média électronique plus efficace que les méthodes classiques, >> déclare Scott. << Notre base de données compte actuellement plus de 20 000 noms, ce qui fait beaucoup de courrier à envoyer. >>
Paderno ne cherche pas particulièrement à vendre ses produits sur Internet, car la vente est assurée par d'autres.
<< Nous sommes des fabricants, et nos produits sont vendus par l'intermédiaire des détaillants avec qui nous faisons affaires. >>
Bien que Paderno n'envisage pas de modifier son approche, Scott reconnaît que le fait de vendre directement sur Internet offre certaines possibilités.
<< Nous recevons beaucoup de demandes de renseignements, à cause de notre présence sur le World Wide Web, et certaines de ces demandes donnent lieu à des ventes. Notre intention première n'était pas d'établir un point de vente sur Internet, mais cela pourrait bien être une retombée de notre présence sur Internet. >><< Ce que nous avions en tête au début, c'était d'utiliser Internet comme nouvelle source d'information, >> précise Scott. << Internet est un outil fantastique pour obtenir des noms et des adresses pour une base de données, et elle offre un moyen très rentable d'utiliser ces noms et adresses à des fins de marketing. >>
Sur Internet, le plus petit dénominateur commun est le courrier électronique; en d'autres mots, même la personne qui accède à Internet avec des moyens primitifs (du moins, selon nos critères d'aujourd'hui) a accès au courrier électronique. Et la chose la plus importante qu'une entreprise peut faire, c'est bien d'établir des canaux de communication efficaces.
<< En plus de s'en servir comme outil de contact, nous envisageons d'utiliser Internet afin de présenter des formulaires en direct qui nous permettront de demander de l'information sur tout le World Wide Web, et aussi afin de faire de la publicité aux endroits appropriés, >> ajoute Scott. << Nous avons commencé à faire de la publicité il y a peu de temps seulement, et la réponse a été bonne jusqu'à présent. >>
Fait intéressant à noter, c'est le fournisseur Internet qui a communiqué avec Paderno, et non l'inverse. Depuis que le Web est devenu très populaire, les fournisseurs cherchent à attirer les entreprises sur leurs pages d'accueil.
<< Il y a environ six mois (c'est-à-dire à l'automne de 1994), le fournisseur local nous a demandé si Paderno voulait être sur Internet, >> se rappelle Scott. << Notre fournisseur Internet nous a beaucoup aidé, ce qui a grandement facilité notre décision. >>
Si une entreprise ne sait pas comment établir une présence sur Internet, de nombreux fournisseurs peuvent lui faciliter la tâche, car il y va également de leur intérêt que des entreprises soient présentes sur leurs sites. Après tout, c'est leur domaine d'activité.
Paderno Cookware
En utilisant Internet pour faire connaître de par le monde ses services dans le domaine des publications, des vidéos, des calendriers de conférences et de la consultation, Strangelove Internet Enterprises (SIE, une entreprise d'Ottawa) est passée, en deux courtes années, d'une microentreprise d'une seule personne à une entreprise qui emploie maintenant huit personnes, et leur ouvre des perspectives de carrière. Le succès de SIE sur Internet repose sur la dynamique fondamentale de la nouvelle économie câblée d'Internet : la possibilité de faire du marketing à l'échelle mondiale, et ce, à un coût abordable.
Ayant débuté avec l'Internet Business Journal en 1993, SIE a démontré comment Internet peut aider une petite entreprise disposant de peu de capitaux à devenir un leader industriel et innovateur, de réputation internationale. En maîtrisant les techniques conviviales de commercialisation sur Internet, SIE a été en mesure de publier un livre intitulé << How to Advertise on the Internet: An Introduction to Internet-Facilitated Marketing and Advertising >>, écrit par Michael Strangelove et Aneurin Bosley.
Grâce aux nouvelles connaissances acquises, SIE a été en mesure de mettre sur pied une division d'experts-conseils, qui compte parmi ses clients le sous-ministre du Tourisme et du Développement économique du Nouveau-Brunswick, Microsoft Canada et le ministère de l'Environnement du Canada. Internet a permis à une entreprise de huit diplômés universitaires de créer leur propre carrière, et de paver la voie à l'un des changements économiques les plus importants de ce siècle.
En raison de la valeur que représente Internet pour les entreprises, les gouvernements et les particuliers, SIE a rapidement reconnu qu'il y avait un marché pour la formation au sujet d'Internet.
<< Les gens ne comprennent pas très bien ce qu'est Internet, >> déclare Aneurin Bosley, vice-président de SIE. << Compte tenu du fait que les cours de formation sur WordPerfect et sur Excel sont encore très populaires, on constate aisément que très peu de personnes ont l'expérience informatique nécessaire pour apprendre d'eux-mêmes les subtilités d'Internet. C'est pourquoi nous avons mis sur pied The Internet Training Company (une division de SIE). Nous estimons que nos clients sont mieux servis par une entreprise dont les compétences sur Internet n'en touchent pas seulement les aspects techniques, mais également les caractéristiques culturelles uniques. >><< The Internet Training Company utilise Internet pour commercialiser ses cours, et effectuer de la recherche et du développement au sujet de nouveaux cours. Le Net permet évidemment à nos formateurs de communiquer avec d'autres formateurs afin d'obtenir des renseignements sur le perfectionnement professionnel et la concurrence, >> d'ajouter Lindsay Fraser, directrice de la formation.
<< Pour nous, Internet a représenté la possibilité de créer des débouchés dans des domaines qui auraient été impossibles il y a quelques années à peine seulement. Par exemple, les investissements requis pour seulement commercialiser une publication à faible tirage sont très élevés et hors d'atteinte pour une petite ou moyenne entreprise, >> déclare Aneurin. << Mais sur Internet, vous pouvez en concevoir le contenu, établir les canaux de distribution et commercialiser votre produit pour aussi peu que 50 $ en frais mensuels de courrier électronique. C'est beaucoup de travail, mais au moins c'est possible. >>
<< Nous croyons qu'Internet représente plus que des débouchés commerciaux; ce réseau révolutionnera véritablement les pratiques commerciales. >>
Strangelove Internet Enterprises Inc.
Les cartes sont faites pour le World-Wide-Web. Brad Green, propriétaire de World of Maps, dans l'ouest d'Ottawa, s'est converti à l'électronique l'an passé en offrant son catalogue sur le World Wide Web. À sa grande surprise, il reçoit maintenant des commandes de partout dans le monde. Bien qu'il eût prévu une hausse de ses ventes régionales et peut-être même nationales, il n'avait pas espéré voir ses ventes internationales augmenter. En fait, le montant total de ses ventes a progressé d'environ dix pour cent grâce à sa présence sur l'Internet. M. Green bénéficie maintenant d'une visibilité plus grande que jamais, ce qui était impossible auparavant pour un commerce dont les ventes se faisaient au comptoir. Il a pu de surcroît réaliser des économies importantes sur les frais d'appels interurbains et de fac-similés. Afin de tirer profit de son nouveau marché, M. Green a amélioré sa page d'accueil pour annoncer de nouveaux produits et présenter des critiques de cartes et d'atlas venant de paraître.
Vous pouvez consulter son catalogue au http://www.magi.com/~maps/